lundi 14 janvier 2008

Strange Circus

A la veille de la sortie en France du coffret Suicide Club (Suicide Club + Noriko's Dinner Table) du même réalisateur, j'ai décidé de présenter Strange Circus de Sion Sono.

Sion Sono peut être considéré comme un mélange de David Lynch et de David Cronenberg. En effet, avant d'être un cinéaste, Sion Sono est avant tout un artiste; un poète depuis son plus jeune âge. C'est pourquoi comprendre le sens d'un film de Sion Sono n'est pas toujours simple ...

Présentation du film :
Taeko, une handicapée moteur, est une romancière érotique à succès, qui vie dans un apartement luxueux et servie par de jeunes éditeurs et assistants. Elle écrit un sensationnel conte sur un triangle amoureux, incestueux et injurieux (père, mère et fille). Un jeune éditeur, Yuji, se lance dans une enquète et découvre que Taeko prétend d'être handicapée. Que cache-t-elle ? (source cinemasie)

Ce film, réalisé en 2005, est une véritable poésie mise en image. Les couleurs sont sublimes et parlent d'elles-mêmes.

L'histoire est divisée en deux parties. Dans la première partie, le réalisateur nous montre la vie de Mitsuko; une jeune fille abusée par son père et jalousée par sa mère. Sion Sono n'y va pas de la plus douce des façons ... en effet, il veut choquer et arrive parfaitement à ses fins. La jeune fille est, dans un premier temps, forcée par son père d'assister aux ébats sexuels des parents en se cachant dans un étui à violoncelle.

C'est à partir de ce moment que le spectateur entre dans la psyché de Mitsuko. Prend elle la place de sa mère ou est-ce le fruit de son imagination ? Après avoir appris la relation qui existait entre la jeune fille et son père, la mère de Mitsuko se met à la battre chaque jour. Sion Sono montre alors des images autant violentes que réalistes. La fillette se renferme et commence à inventer un nouveau monde ... un cirque, un bien étrange cirque. Effectivement, personne ne souhaite participer à ce genre de spectacle; des meurtres exécutés dans la joie et la bonne humeur sur des gens heureux et consentants.

La seconde partie du film calme le spectateur et lui permet de souffler un peu. Dans un premier temps, on rencontre Taeko, une femme écrivain qui vient de signer un best-seller : une histoire d'inceste et de mal traitance ... ça vous rappelle quelque chose ? Bien entendu, mais on se pose tout de même quelques questions : Qui est-elle ? La première partie n'est-elle qu'une histoire écrite par Taeko ou a t-elle vécue cette histoire ?

Cette femme, handicapée de ses jambes, fait la rencontre d'un jeune homme travaillant pour son éditeur. Mais celui-ci cache un terrible secret ... et il n'est pas le seul. Taeko a une pièce où personne ne peut aller. Dans celle-ci, elle nourrit chaque soir un étui à violoncelle par le biais d'un petit trou. Le film repart alors dans un mélange de délire entre réalité et imaginaire.

Il faudra attendre la scène finale pour tout comprendre. Cette dernière scène répond à beaucoup de questions : qui est ce mystérieux jeune homme ? Qui est Taeko ? Que sont devenus les personnages de la première partie du film ? Et, que cache Taeko ? Les images défilent alors à vive allure et la situation que vivent les principaux protagonistes devient totalement incontrôlable. Une tronçonneuse, des gens attachés ... ce n'est que le début de la fin.

J'ai rarement visionné un film aussi choquant. Sion Sono mélange la beauté des images aux situations les plus affreuses possible. Le réalisateur montre des personnages s'inventant une nouvelle réalité pour se cacher de la vérité. Ce cinéaste arrive à faire partager ses visions morbides aux spectateurs d'une manière très originale et embellie. Artiste à suivre de très près.



Note : 18/20

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