vendredi 23 octobre 2009

Windstruck


Windstruck est un film coréen de Kwak Jae-yong, le réalisateur de l'excellent My Sassy Girl.

Synopsis :
Quand l'officier Kyung-jin entend une femme crier, elle ne peut laisser passer un tel crime. Elle arrête un homme, Myung-woo, et le conduit au poste de police. Elle découvre qu'en réalité, Myung-woo était un bon citoyen qui tentait d'attraper le véritable criminel.
Nouvellement nommé professeur dans un lycée pour filles, Myung-woo a besoin de surveiller des étudiantes lors d'un voyage scolaire dans un quartier réservé (où se trouvent les maisons de prostitution). Un officier est chargé de le protéger. À son désarroi, cette personne est n'est autre que Kyung-jin...


Windstruck est au départ prévu pour être la prequel du film My Sassy Girl qui a fait un carton dans tous les pays d'Asie. Mais au delà d'une simple suite ou introduction du film My Sassy Girl, Windstruck arrive à se créer une véritable identité en sachant éviter les pièges de la suite/prequel qui cherche bien souvent à faire un simple remake de l'original. L'actrice est la même que dans My Sassy Girl, elle tient son rôle avec grande justesse et possède toujours son fameux caractère. Le but premier de ce film était d'expliquer pourquoi la jeune demoiselle n'arrivait pas à exprimer ses sentiments et se sentait coupable de se mettre en couple avec le héros (oui véritable héros de pouvoir supporter cette fille) de My Sassy Girl. Malgré quelques étrangetés temporelles (elle est flic dans la prequel, lycéenne dans la suite ...), Windstruck arrive à voler de ses propres ailes et nous entraine dans une nouvelle histoire mélodramatique où l'on apprend beaucoup du passé de Kyung-jin qui aurait perdu une sœur jumelle. Là où le réalisateur fait fort c'est qu'il semble faire de ce film un film jumeau de My Sassy Girl, un film parallèle, le même corps mais pas forcément la même trame. On pourrait imaginer facilement que Windstruck est un film hommage à la jumelle décédée, alors que My Sassy Girl serait plutôt une reconstruction mentale de l'héroïne, une sorte de libération du passé.
Une excellente comédie donc, à voir !


Note : 16/20

mardi 20 octobre 2009

20th Century Boys


20th Century Boys est un film d'anticipation japonais réalisé en 2008 par Yukihiko Tsutsumi (le réalisateur de 2LDK).

Synopsis :
1969 : Kenji et sa bande de copains passent leurs vacances d'été à rêver de l'exposition universelle d'Osaka et à s'inventer un scénario catastrophe de fin du monde depuis une base secrète improvisée dans un terrain vague. A cette époque, Kenji voulait devenir une rock star et sauver l'humanité.
1997 : Kenji aide sa mère dans la supérette de quartier tout en jouant la
baby-sitter pour sa nièce Kanna. Ses rêves de gamin resurgissent lorsque la police le questionne sur une mystérieuse organisation dont le symbole serait identique à celui inventé dans le "cahier des prédictions" de sa bande lorsqu'il était enfant.
Le compte à rebours commence, la fin du monde est proche...


L'idée de base est alléchante ; du mélodrame avec ces histoires de famille et d'amis qui se déroulent aux deux époques, du rêve avec ses enfants remplis d'espoir et une quête à accomplir qui promet de multiples batailles opposant, comme toujours, le Bien et le Mal. Neuf élus et anciens amis d'enfance doivent protéger la Terre menacée par l'un de leurs anciens camarades. Ce dernier a créé une secte reprenant les prédictions inventées presque 30 ans auparavant par ses adversaires. Petit problème, la dernière page expliquant comment vaincre leur ennemi a été arrachée du cahier ... les neufs guerriers du temps moderne vont devoir s'allier et affronter ensemble les démons du passé pour retrouver qui se cache derrière le masque de ce mystérieux Ami qui dirige ce groupe sectaire.



Le film promet mais traine en longueur. Avec une mise en scène assez simple, le réalisateur arrive tout de même à ne pas finir dans le burlesque et associe assez bien le côté angoissant et tordu du manga du même nom. L'idée est là mais le traitement de celle-ci l'est moins. On sent un réel potentiel, une envie de créer une œuvre touchante et originale mais cet espoir semble bloquer par une manie de devoir toujours passer par l'absurde. Mon avis est plutôt mitigé mais je ne cache pas le fait d'avoir passé un bon moment. Mention spéciale au traitement de la secte qui sait rester mystérieuse et terrifiante (un peu à la manière de Suicide Club) jusqu'au bout.


Note : 14/20

jeudi 1 octobre 2009

Thirst, ceci est mon sang


Thirst, ceci est mon sang est un film de Park Chan-Wook, le célèbre réalisateur coréen de la trilogie sur la vengeance.

Synopsis :
Sang-hyun est un jeune prêtre coréen, aimé et respecté. Contre l'avis de sa hiérarchie, il se porte volontaire pour tester en Afrique un vaccin expérimental contre un nouveau virus mortel. Comme les autres cobayes, il succombe à la maladie mais une transfusion sanguine d'origine inconnue le ramène à la vie. De retour en Corée, il commence à subir d'étranges mutations physiques et psychologiques : le prêtre est devenu vampire. Mais la nouvelle de sa guérison miraculeuse attire des pèlerins malades qui espèrent bénéficier de sa grâce. Parmi eux, Sang-hyun retrouve un ami d'enfance qui vit avec sa mère et son épouse, Tae-Ju. Il succombe alors à la violente attirance charnelle qu'il éprouve pour la jeune femme...

Après avoir fait une petite escapade en 2007 avec la comédie romantique Je suis un cyborg, le réalisateur renoue avec le film noir, mais aussi avec le succès. Park Chan-Wook revisite le mythe du vampire, tant à la mode en ce moment, pour exposer sa version et y donner un sens à la fois dramatique et romantique. Tout dans son nouveau film est enivrant, des couleurs jusqu'aux personnages eux-mêmes, tout semble magnifique. Avec ce mélange d'absurde et de poésie, de blanc et de rouge sanglant, le cinéaste signe une adaptation parfaite sur tous les plans du mythe amorcé par Bram Stoker.

Au delà du simple film de vampire, le coréen prend le spectateur en témoin et le force à trancher entre différents choix d'ordre éthique. Le vampire peut-il encore être considéré comme un homme ? Comment doit-il se nourrir ? Dieu l'a t-il oublié ? Toutes ces questions et bien d'autres encore nous taraudent l'esprit lors de la séance et nous rappelle la torture mentale dont il avait impeccablement abusé lors de sa trilogie sur la vengeance. Qu'est-ce qui est juste et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Jusqu'où a t-on le droit d'aller ?

La seule affirmation possible est que Park Chan-Wook s'affirme de plus en plus comme étant un réalisateur incontournable. Avec ce film d'une beauté rare, le réalisateur confirme son attirance artistique pour le péché et les interrogations qui vont avec. A chacun de ses films, il semble se réinventer et surprend à coup sûr ses spectateurs. Jusqu'où ira t-il ?

Note : 18/20