mardi 9 février 2010

Mother

Mother est un film coréen de Joon-ho Bong, le réalisateur des excellents Memories of murder et The Host.

Synopsis :
 Une veuve élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d'être.
A 28 ans, il est loin d'être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement ce qui rend sa mère anxieuse.
Un jour, une fille est retrouvée morte et Do-joon est accusé de ce meurtre.
Afin de sauver son fils, sa mère remue ciel et terre mais l'avocat incompétent qu'elle a choisi ne lui apporte guère d'aide. La police classe très vite l'affaire.
Comptant sur son seul instinct maternel , ne se fiant à personne, la mère part elle-même à la recherche du meurtrier, prête à tout pour prouver l'innocence de son fils...


Actuellement en salle, Mother est un film à ne pas louper ! Toujours fort de ses personnages un peu loufoques, la filmographie de Joon-ho Bong se bonifie encore avec ce nouveau chef d'œuvre dramatique. C'est une constellation d'émotions qui se suivent, s'entrechoquent et vous prennent aux tripes tout au long de l'histoire.
Comme pour Memories of murder, on retrouve ces mêmes flics incapables de résoudre l'affaire qui les surpasse. On se remémore d'ailleurs avec plaisir les scènes de l'interrogatoire et de la reconstitution qui sont assez proches de celles de Mother. On pourrait même rapprocher encore plus la scène de la reconstitution à celle de Lady Vengeance, un autre grand film coréen.
Entre drame et thriller psychologique, le film réunit tous les éléments pour convaincre. Une mise en scène sublime, des acteurs plus que convaincants, le déroulement de l'histoire est truffé de surprises, de violences et d'humour. Mother est une sorte de pot-pourri de sensations.
Bref, un grand film !

mardi 5 janvier 2010

Sun Scarred


Sun Scarred est un film japonais réalisé par Takashi Miike en 2006.

Synopsis :
Alors qu’il regagne son domicile dans l’espoir de fêter l’anniversaire de sa fille, un salaryman entend au détour d’un parking le bruit sourd de coups violents, suivis des gémissements d’un SDF brutalisé par des adolescents. Au début hésitant, il décide finalement de s’opposer à cette violence gratuite. Mais il est provoqué par l’un d’eux qui sort un couteau. Le désarmant, il se met à le frapper au visage de rage, avant que la police n’intervienne. L’adolescent brutalisé, qui semble être le meneur de la bande, décide par la suite de se venger en s’en prenant à ce que l’homme a de plus cher: sa fille.

Miike est un peu le touche à tout du cinéma japonais. Ce réalisateur tant controversé ne cesse d'étonner par ces choix. Là encore, le réalisateur surprend en réalisant un film engagé dans le but de dénoncer la violence juvénile de plus en plus fréquente au Japon et les faiblesses de la loi face à cela.

Un homme qui a une situation et une vie agréable se voit embarqué dans une spirale infernale pour avoir eu le culot de sauver un SDF tabassé par des collégiens. Que faire face à des adolescents que la loi protège à chaque instant et qui connaissent une soif de violence inouïe ? La vie de cet homme va s'effondrer en peu de temps pour avoir osé se confronter à l'un des gamins les plus sadiques de la rue.

Takashi Miike reste sérieux à tout moment - chose rare - et décrit une société japonaise imparfaite, aux multiples failles judiciaires. A aucun moment il ne donne de raisons, d'explications, quant à l'accroissement si soudain de la violence juvénile. Il semble autant perdu que le personnage. Le réalisateur signe l'un de ses meilleurs films, l'un de ses plus émouvants. La réalisation est plus que correct et l'utilisation des couleurs est superbe, juste et amplifie le côté dramatique de certaines scènes.

Une très belle surprise donc !

dimanche 8 novembre 2009

Forever the moment (Our finest hour)


Forever the moment est un film dramatique coréen de Soonrye Yim sur une manifestation sportive qui a réellement eu lieu.

Synopsis :
A moins d'un an des jeux Olympiques d'Athènes, la Corée comme chaque pays désire remporter le plus de médaille d'or possible. Le staff de l'équipe féminine de Handball veut par cette occasion retrouver leur prestige et leur hégémonie sur ce sport ( la Corée était championne aux jeux de 1988 et 1992). Pour cela, l'équipe formée se compose d'anciennes joueuses ayant connu la gloire en 1988 et 1992 ( qui sont ensuite tombées dans l'oubli comme Mi Sook et Hye-Kyeong ) et de jeunes recrues qui veulent s'affirmer et connaître à leur tour la victoire.

Au premier abord on se dit que ce film n'est fait que pour les amateurs de sport et pour les personnes émotives toujours heureuses d'avoir un happy-end façon patriotique où une victoire peut changer la vision des choses de tout un pays ... Ne vous fiez pas aux apparences ! Vous souvenez-vous des Jeux Olympiques d'Athènes et plus particulièrement du tournoi de Handball féminin ? Je suis sûr que non si vous n'êtes pas un adepte acharné de ce sport. Basé sur une histoire vraie, ce film retrace la préparation de l'équipe féminine de Handball de Corée pour les Jeux Olympiques de 2004. Loin des footballeurs professionnels et de leurs salaires mirobolants (et injustifiés) à coups de millions d'euros, les sportives présentées ici sont des femmes de tous les jours qui doivent gérer les entrainements avec une vie personnelle bien souvent difficile ... des dettes, des enfants, des crises familiales, bref des problèmes quotidiens pour des personnes tout à fait banales.

 Le handball, en Corée, ne semble être qu'un sport reconnu uniquement lors des grandes manifestations. En effet, on y voit dans ce film des stades désertiques et que très peu de moyens sont mis en place pour entrainer au mieux les joueuses de l'équipe nationale. Une équipe nationale d'ailleurs bien faible au départ qui est totalement découragée et perd même ses matchs tests contre des équipes de lycéens ... Heureusement que l'entraineur fera appel à d'anciennes joueuses qui apporteront un véritable souffle à l'équipe malgré leur âge un peu avancé pour pratiquer un sport de haut niveau. On assiste avec ce film à un véritable film dramatique bercé de toute une panoplie d'émotions qui vont du sourire aux larmes (mention spéciale aux images d'archives à la fin du film). Le réalisateur a fait un excellent choix avec ses acteurs (et notamment les actrices principales) qui participent à merveille à rendre le film encore plus bouleversant et qui propulsent l'histoire de simple récit sportif à un récit critique de toute une nation si peu souvent soudée.


vendredi 23 octobre 2009

Windstruck


Windstruck est un film coréen de Kwak Jae-yong, le réalisateur de l'excellent My Sassy Girl.

Synopsis :
Quand l'officier Kyung-jin entend une femme crier, elle ne peut laisser passer un tel crime. Elle arrête un homme, Myung-woo, et le conduit au poste de police. Elle découvre qu'en réalité, Myung-woo était un bon citoyen qui tentait d'attraper le véritable criminel.
Nouvellement nommé professeur dans un lycée pour filles, Myung-woo a besoin de surveiller des étudiantes lors d'un voyage scolaire dans un quartier réservé (où se trouvent les maisons de prostitution). Un officier est chargé de le protéger. À son désarroi, cette personne est n'est autre que Kyung-jin...


Windstruck est au départ prévu pour être la prequel du film My Sassy Girl qui a fait un carton dans tous les pays d'Asie. Mais au delà d'une simple suite ou introduction du film My Sassy Girl, Windstruck arrive à se créer une véritable identité en sachant éviter les pièges de la suite/prequel qui cherche bien souvent à faire un simple remake de l'original. L'actrice est la même que dans My Sassy Girl, elle tient son rôle avec grande justesse et possède toujours son fameux caractère. Le but premier de ce film était d'expliquer pourquoi la jeune demoiselle n'arrivait pas à exprimer ses sentiments et se sentait coupable de se mettre en couple avec le héros (oui véritable héros de pouvoir supporter cette fille) de My Sassy Girl. Malgré quelques étrangetés temporelles (elle est flic dans la prequel, lycéenne dans la suite ...), Windstruck arrive à voler de ses propres ailes et nous entraine dans une nouvelle histoire mélodramatique où l'on apprend beaucoup du passé de Kyung-jin qui aurait perdu une sœur jumelle. Là où le réalisateur fait fort c'est qu'il semble faire de ce film un film jumeau de My Sassy Girl, un film parallèle, le même corps mais pas forcément la même trame. On pourrait imaginer facilement que Windstruck est un film hommage à la jumelle décédée, alors que My Sassy Girl serait plutôt une reconstruction mentale de l'héroïne, une sorte de libération du passé.
Une excellente comédie donc, à voir !


Note : 16/20

mardi 20 octobre 2009

20th Century Boys


20th Century Boys est un film d'anticipation japonais réalisé en 2008 par Yukihiko Tsutsumi (le réalisateur de 2LDK).

Synopsis :
1969 : Kenji et sa bande de copains passent leurs vacances d'été à rêver de l'exposition universelle d'Osaka et à s'inventer un scénario catastrophe de fin du monde depuis une base secrète improvisée dans un terrain vague. A cette époque, Kenji voulait devenir une rock star et sauver l'humanité.
1997 : Kenji aide sa mère dans la supérette de quartier tout en jouant la
baby-sitter pour sa nièce Kanna. Ses rêves de gamin resurgissent lorsque la police le questionne sur une mystérieuse organisation dont le symbole serait identique à celui inventé dans le "cahier des prédictions" de sa bande lorsqu'il était enfant.
Le compte à rebours commence, la fin du monde est proche...


L'idée de base est alléchante ; du mélodrame avec ces histoires de famille et d'amis qui se déroulent aux deux époques, du rêve avec ses enfants remplis d'espoir et une quête à accomplir qui promet de multiples batailles opposant, comme toujours, le Bien et le Mal. Neuf élus et anciens amis d'enfance doivent protéger la Terre menacée par l'un de leurs anciens camarades. Ce dernier a créé une secte reprenant les prédictions inventées presque 30 ans auparavant par ses adversaires. Petit problème, la dernière page expliquant comment vaincre leur ennemi a été arrachée du cahier ... les neufs guerriers du temps moderne vont devoir s'allier et affronter ensemble les démons du passé pour retrouver qui se cache derrière le masque de ce mystérieux Ami qui dirige ce groupe sectaire.



Le film promet mais traine en longueur. Avec une mise en scène assez simple, le réalisateur arrive tout de même à ne pas finir dans le burlesque et associe assez bien le côté angoissant et tordu du manga du même nom. L'idée est là mais le traitement de celle-ci l'est moins. On sent un réel potentiel, une envie de créer une œuvre touchante et originale mais cet espoir semble bloquer par une manie de devoir toujours passer par l'absurde. Mon avis est plutôt mitigé mais je ne cache pas le fait d'avoir passé un bon moment. Mention spéciale au traitement de la secte qui sait rester mystérieuse et terrifiante (un peu à la manière de Suicide Club) jusqu'au bout.


Note : 14/20

jeudi 1 octobre 2009

Thirst, ceci est mon sang


Thirst, ceci est mon sang est un film de Park Chan-Wook, le célèbre réalisateur coréen de la trilogie sur la vengeance.

Synopsis :
Sang-hyun est un jeune prêtre coréen, aimé et respecté. Contre l'avis de sa hiérarchie, il se porte volontaire pour tester en Afrique un vaccin expérimental contre un nouveau virus mortel. Comme les autres cobayes, il succombe à la maladie mais une transfusion sanguine d'origine inconnue le ramène à la vie. De retour en Corée, il commence à subir d'étranges mutations physiques et psychologiques : le prêtre est devenu vampire. Mais la nouvelle de sa guérison miraculeuse attire des pèlerins malades qui espèrent bénéficier de sa grâce. Parmi eux, Sang-hyun retrouve un ami d'enfance qui vit avec sa mère et son épouse, Tae-Ju. Il succombe alors à la violente attirance charnelle qu'il éprouve pour la jeune femme...

Après avoir fait une petite escapade en 2007 avec la comédie romantique Je suis un cyborg, le réalisateur renoue avec le film noir, mais aussi avec le succès. Park Chan-Wook revisite le mythe du vampire, tant à la mode en ce moment, pour exposer sa version et y donner un sens à la fois dramatique et romantique. Tout dans son nouveau film est enivrant, des couleurs jusqu'aux personnages eux-mêmes, tout semble magnifique. Avec ce mélange d'absurde et de poésie, de blanc et de rouge sanglant, le cinéaste signe une adaptation parfaite sur tous les plans du mythe amorcé par Bram Stoker.

Au delà du simple film de vampire, le coréen prend le spectateur en témoin et le force à trancher entre différents choix d'ordre éthique. Le vampire peut-il encore être considéré comme un homme ? Comment doit-il se nourrir ? Dieu l'a t-il oublié ? Toutes ces questions et bien d'autres encore nous taraudent l'esprit lors de la séance et nous rappelle la torture mentale dont il avait impeccablement abusé lors de sa trilogie sur la vengeance. Qu'est-ce qui est juste et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Jusqu'où a t-on le droit d'aller ?

La seule affirmation possible est que Park Chan-Wook s'affirme de plus en plus comme étant un réalisateur incontournable. Avec ce film d'une beauté rare, le réalisateur confirme son attirance artistique pour le péché et les interrogations qui vont avec. A chacun de ses films, il semble se réinventer et surprend à coup sûr ses spectateurs. Jusqu'où ira t-il ?

Note : 18/20

jeudi 30 juillet 2009

Big Bang Love, Juvenile A


Big Bang Love, Juvenile A est un film de Takashi Miike.

Synopsis :
Jun qui travaille dans un bar homosexuel est harcelé sexuellement par un client qu'il finit par tuer. N'exprimant aucun remord, il est envoyé en prison où il va faire la connaissance de Shiro, un jeune détenu aux tatouages étranges et au regard pénétrant...

Avec certains de ses décors façon Dogville, le film est un sympathique mélange de théâtre, de spectacle (notamment la danse) et bien sûr de cinéma. Takashi Miike change de style mais pas vraiment de registre. En effet, ce film, dépourvu de dérapage loufoque dont il nous a si souvent habitué, est un nouvel opus combinant amour destructeur (Ichi, Audition, Visitor Q) et milieu carcéral (The guys from paradise).
Étant un fervent adepte du cinéma "miikéen", je ne suis malheureusement pas arrivé à être touché sentimentalement par les personnages. Je pense que le gros problème est l'enchainement des séquences, l'utilisation des flash-backs m'a été pénible pour bien suivre le déroulement de l'histoire. Le film est peut-être aussi un peu trop court, Miike ne nous laisse pas vraiment le temps de s'imprégner de ses personnages, à aucun moment je n'ai réussi à vraiment entrer dans le film, à me sentir concerné.
Néanmoins, on sent que le réalisateur veut émettre plus de poésies et de sensibilité dans ses œuvres. Assistons-nous à une remise en question de celui-ci ? A une certaine forme de maturité artistique ? Ou tout simplement à un essai ? Nous en saurons plus dans la suite de sa filmographie ... Wait and see.

Note : 13/20