mardi 18 mars 2008

Suicide Club & Suicide Club 0


Suicide Club et Suicide Club 0 sont deux films de Sion Sono.

Suicide Club a été réalisé en 2002 par le même réalisateur que Strange Circus, présenté plus bas. Le film démontre une société japonaise actuelle mal dans sa peau. On ressent la rage de l'artiste dans le fait que le film est décomposé en plusieurs scènes parfois nerveuses et parfois très lentes. Sion Sono est fâché contre la société et se lâche. A savoir qu'entre 30 et 35000 suicides sont comptabilisés chaque année au Japon.

L'histoire commence à Tokyo. 54 lycéennes venant d'établissements différents se retrouvent dans une station de métro, se tiennent la main et sautent toutes en même temps ... Le ton est donné, le réal' veut choquer. Après cette catastrophe, de multiples suicides (dont souvent collectifs) apparaissent. Une particularité : sur un site Web, des points rouges et des points blancs s'affichent toujours la veille des suicides. Les points rouges représentent les filles qui vont se suicider, les points blancs les garçons.

"Es-tu en accord avec toi même ?"

Je n'en dirais pas plus sur Suicide Club pour ne pas spoiler l'histoire. Deux scènes sont marquantes : la scène du suicide dans le métro et une des dernières scènes où l'on découvre l'envers du décor ... le bourreau, les enfants et les poussins : un mélange de violence et d'innocence.

"Je suis fascinée par tout ce qui se détruit."

Suicide Club 0 est un film complètement différent, beaucoup plus réfléchit, plus mature. Le réalisateur fait à nouveau une critique nerveuse de la société japonaise actuelle. Il dénonce un capitalisme sanglant et mafieux où chacun joue un rôle et doit vivre en oubliant les horreurs passées.

"Le monde est un suicide club."

Noriko est la fille aînée d'une famille japonaise vivant à la campagne. Elle vit avec sa petite sœur Yuka, son père journaliste Tetsuzo et sa mère Taeko. Noriko est une fille intelligente et très sérieuse mais qui s'embête et souhaite continuer ses études à Tokyo ... mais son père refuse.

Après avoir découvert Internet dans son lycée, Noriko se crée un personnage, Mitsuko, sur un forum de discussion où elle rencontre Kimiko. Après une dispute avec son père, elle décide de fuir son village natale et fugue à Tokyo où elle fait la connaissance de cette étrange Kimiko. Sa sœur ne supporte pas son départ et tente de retrouver Noriko ... elle découvre le site où celle-ci s'était inscrite avant son départ et s'invente à son tour un personnage : Yoko. Elle suit alors les traces de sa sœur et la rejoint à Tokyo dans une sorte de club aux activités très étranges : le family-rental ... une agence de location qui permet d'avoir des acteurs jouant des personnages tels que la mère ou la fille d'une personne ayant perdu sa famille. Leurs deux filles disparues, la mère se suicide et le père quitte tout pour les rechercher.

Sion Sono nous livre là un film poétique et totalement lyrique car on a l'impression qu'il nous livre ses propres sentiments à travers de multiples symboles. Sa colère nous décrit une fausse société; une société se cachant de tout. J'ai beaucoup aimé ce film malgré qu'il ne nous apprenne quasiment rien sur ce fameux Suicide Club. Il ne répond pas aux questions que l'on se pose après avoir vu le premier film mais il nous livre une autre vision des faits ... une vision plus personnelle partagée entre trois membres d'une famille en crise et d'une jeune fille troublée par son identité.

"J'étais une fille sans nom, qui marchait pour la première fois."

Bande annonce de Suicide Club :


Bande annonce de Suicide Club 0 :

NORIKO'S DINNER TABLE "trailer"
envoyé par gregwallace

Note Suicide Club : 16/20
Note Suicide Club 0 : 17/20

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